Azt nem hiszem, hogy "ultralib" lenne: Franciországban a jobboldali pártokat vádolják liberalizmussal, köztük [szarkozí]*-t is. A felhívást pedig egy radikálisan baloldali, erősen antiliberális barátomtól kaptam; az illető kb. trockista.
______________
*Természetesen Sárközy belügyminiszterről van szó, akinek a "söpredék" kifejezésére szabadult el a pokol.
Lefordítaná valaki ezt a november 9-i kommünikét? Én nem tanultam franciául... (Egy kicsit rossz a betűk kódolása, de talán érthető.)
COMMUNIQUÉ DES INDIGČNES DE LA RÉPUBLIQUE NON AU COUVRE-FEU COLONIAL ! LA REVOLTE NEST PAS UN CRIME ! LES VERITABLES INCENDIAIRES SONT AU POUVOIR ! Brutalité permanente de la police, mépris de la douleur des gens aprčs la mort de deux adolescents, gazage dune mosquée, propos irresponsables des autorités de lÉtat, les provocations dun pouvoir exclusivement préoccupé par les calculs politiciens et les échéances électorales ont mis le feu aux poudres, et servi de détonateurs ŕ la révolte longuement rentrée de la jeunesse indigčne ou indigénisée des quartiers populaires. On parle désormais denvoyer la troupe pour mater cette révolte. On ne lenvisage, dans une logique de guerre civile, que pour parler de sa répression. Victimes de toutes les discriminations, de toutes les humiliations, objets permanents du mépris social, de la brutalité policičre, des contrôles au facičs, du racisme, privés davenir, précarisés, déclassés, rejetés, orientés par le systčme scolaire dans les voies de garage, interdits de se rassembler, toujours soupçonnés de tous les maux, privés de leur droit au respect et ŕ la dignité, les jeunes des quartiers expriment leur révolte de maničre spectaculaire et disent : ? Nous navons pas dautre moyen de nous faire entendre ! ?. Face ŕ une violence sociale et institutionnelle insupportable, leur révolte est plus que légitime : elle est salutaire. Elle constitue une réaction politique. En lassimilant ŕ la délinquance, en y opposant la répression brutale, en ajoutant le mépris ŕ la provocation, le pouvoir souffle sur lincendie quil a lui-męme allumé. Cette révolte confirme lanalyse que le Mouvement des Indigčnes de la République a proposée depuis le lancement de son Appel en janvier 2005. La riposte des institutions de lÉtat est lillustration de la gestion coloniale des populations issues de limmigration, quel que soit le régime en place, de droite comme de gauche. Dominique de Villepin en est la derničre incarnation. Lactuel Premier Ministre a décrété létat durgence et la possibilité pour les Préfets dinstaurer un couvre feu dans les quartiers populaires en sappuyant sur une loi coloniale adoptée en 1955 pour réprimer le mouvement national algérien. Cest cette męme loi qui a servi ŕ mater dans le sang les manifestants algériens du 17 Octobre 1961 et qui a été mise en uvre en Kanaky en 1984 sous le gouvernement socialiste de Laurent Fabius. La continuité des pratiques nest donc plus ŕ prouver. La matrice idéologique ayant permis ces crimes coloniaux animent toujours les maničres institutionnelles de voir, de penser, de ressentir et de traiter administrativement les populations issues de la colonisation et assignées ŕ résidence dans ces nouvelles zones dindigénat que sont les quartiers populaires. Quand ŕ la proposition du " droit ŕ l´apprentissage ŕ 14 ans", ce n´est ni plus ni moins qu´une remise en cause de l´obligation de scolarisation jusqu´ŕ 16 ans; c´est un des acquis que la droite voulait démanteler depuis longtemps. Elle ose aujourd´hui le présenter comme une mesure "en faveur des déshérités" : c´est en réalité l´annonce cynique que, ilotes aujourd´hui, les habitants des quartiers populaires seront ilotes demain, et dčs 14 ans. Les formes prises par cette révolte conduisent ŕ des violences et ŕ des dégâts dont sont également victimes les populations déshéritées de ces quartiers. Nous tenons ŕ affirmer notre plus entičre solidarité ŕ ces populations, et ŕ celles et ceux dont les biens ont été endommagés ou détruits. LÉtat, responsable de la situation, doit sans délai les indemniser de la totalité du préjudice quelles subissent. Ce quexige la jeunesse des cités, cest dętre reconnue dans sa dignité, cest de pouvoir vivre dans légalité et le respect. Il sagit dune exigence politique et sociale élevée, juste dans son principe, et ŕ laquelle il est nécessaire de répondre politiquement. Dčs ŕ présent, nous posons un certain nombre dexigences Bien évidemment, lactuel ministre de lintérieur doit ętre démis de ses fonctions sil ne démissionne pas lui-męme ; il en va de męme du premier ministre qui approuve et soutient publiquement la répression de masse que son collčgue organise. Mais nous ne nous faisons pas dillusion sur les effets réels de ces démissions : si, symboliquement, le départ de ces boute-feu simpose, il ne constitue en aucun cas une solution, ni un objectif de lutte prioritaire. Nous ne militons pas pour un clan contre un autre, nous ne nous faisons pas dillusion sur les objectifs réels des politiques, de droite ou de gauche, qui lorgnent sur le pouvoir et dont lhorizon est borné par les élections ŕ venir. ! Des centaines de jeunes ont été interpellés et arrętés par les forces de police dans le cadre des évčnements en cours. Nous exigeons leur libération immédiate. Il convient de reconnaître aux faits qui leurs sont reprochés leur caractčre politique, et de leur refuser un traitement judiciaire, dont la logique est celle de la provocation : les révoltés ne sont ni des ? racailles ? ni des ? sauvageons ?. Ils doivent ętre entendus pour ce quils sont, et pour cela lamnistie pour les révoltés simpose. Nous refusons quune justice plus ou moins expéditive frappe arbitrairement certains, et que les autres demeurent sous le coup dun risque darrestation et de poursuites. Ŕ révolte politique, réponse politique. ! Des parties entičres de la Seine-Saint Denis et dautres zones urbaines font lobjet dune véritable occupation par des milliers de CRS ou autres gendarmes, dans une logique de guerre civile. Nous exigeons leur évacuation sans délai. La présence de ces forces de répression et ŕ plus forte raison celle de forces militaires contribue, non pas ŕ la ? sécurité publique ?, mais ŕ attiser la révolte des populations. Elle porte atteinte ŕ leur dignité et constitue comme une punition collective que nous refusons. ! Par centaines, des habitants des cités en révolte ont subi de gros dommages du fait des émeutes. Ces victimes doivent ętre indemnisées immédiatement ; lintervention ŕ cette fin des pouvoirs publics se justifie parfaitement par la responsabilité entičre de lÉtat dans la situation actuelle. ! Il est indispensable de faire la lumičre complčte et de dire la vérité sur les évčnements qui ont déclenché la révolte : sur la mort de Zyad Benna et Bouna Traoré et sur le gazage de la Mosquée de Clichy-sous-bois. Une commission denquęte indépendante, comportant des représentants des habitants et des acteurs de terrain doit ętre formée et dotée de moyens réels, pour mettre en lumičre les agissements de la police tout au long du déroulement des évčnements. ! Linstauration de létat durgence renforce de maničre scandaleuse lisolement et lenclavement organisés des quartiers populaires. Il doit y ętre mis fin sans délai et la liberté de circulation des habitants des quartiers doit ętre restaurée et garantie. ! Les dispositifs ? sécuritaires ? institués par les lois Perben, Sarkozy, Chevčnement, Vaillant, doivent ętre supprimés ; les textes qui les instituent doivent ętre retirés. ! Nous exigeons la mise en place dune politique résolue de lutte contre les discriminations dans tous les domaines et de mesures immédiates contre la précarité , le chômage et la ghettoďsation : la création demplois stables et valorisants, tant publics que privés ; la garantie dune égalité réelle en matičre déducation et de formation; la mise en place de mesures damélioration des conditions de logement et du cadre de vie dans les quartiers populaires , ce qui passe notamment par la garantie de transports en commun dignes de ce nom et gratuits; le droit de vote et la citoyenneté de résidence pour les non-français et la régularisation de tous les sans-papiers. Nous invitons par ailleurs, partout oů cest possible, ŕ lorganisation de débats et de réunions publiques, ŕ la prise des dispositions nécessaires ŕ la convergence de laction en vue de faire plier le gouvernement. Fait ŕ Paris le 9 Novembre 2005